L’Assurance-vie et le Plan d’Épargne Retraite (PER) sont les deux enveloppes préférées des épargnants français… et celles qui posent le plus de questions. Faut-il privilégier la souplesse financière de l’Assurance-vie ou la déduction fiscale du PER ? Peut-on cumuler les deux ? Comment les utiliser concrètement selon votre âge, vos projets et votre niveau d’imposition ?
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas, avec des explications simples, des cas pratiques et une méthode claire pour décider sereinement.
Sommaire
Assurance-vie : l’enveloppe patrimoniale polyvalente
L’Assurance-vie est une enveloppe fiscale et juridique qui vous permet d’investir sur différents supports (fonds en euros, unités de compte) tout en gardant une grande souplesse.
Les atouts clés de l’Assurance-vie
- Souplesse des retraits (rachats) : vous pouvez récupérer votre argent quand vous voulez, totalement ou partiellement.
- Large choix de supports : sécurité (fonds en euros) et diversification (OPCVM, ETF, immobilier papier, etc.).
- Cadre fiscal compétitif dans la durée : la fiscalité devient plus douce au fil des années, notamment après 8 ans.
- Transmission du patrimoine : clause bénéficiaire personnalisable, avec des abattements spécifiques.
Fiscalité de l’Assurance vie
- Pendant la vie du contrat : aucun impôt tant que vous ne retirez pas.
- Au moment du retrait : seule la part d’intérêts est taxée (option PFU ou barème).
- Après 8 ans : abattement annuel sur les gains rachetés, très utile pour se verser un complément de revenu.
À retenir : l’Assurance-vie est la solution de référence pour vos projets à moyen/long terme, vos objectifs de transmission et la constitution d’une épargne disponible.
PER : le contrat retraite avec avantage fiscal immédiat
Le PER est conçu pour préparer la retraite. Il offre un avantage fiscal à l’entrée (vos versements peuvent être déduits de votre revenu imposable, dans la limite de plafonds personnels). En contrepartie, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé (accidents de la vie, invalidité, décès du conjoint, fin de droits au chômage, surendettement, ou achat de la résidence principale).
Les atouts clés du PER
- Déduction fiscale immédiate des versements (si vous choisissez de déduire).
- Effet boule de neige : la déduction améliore mécaniquement l’effort d’épargne net.
- Sortie à la retraite : capital, rente, ou mix des deux (selon votre stratégie).
- Large univers d’investissement : fonds prudents à dynamiques, comme en Assurance-vie.
Fiscalité du PER
- À l’entrée : déduction des versements possibles (optionnelle).
- Pendant la phase d’épargne : pas d’imposition.
- À la sortie : fiscalité à la retraite (différente selon capital/rente et selon la part de capital/plus-values).
À retenir : le PER est redoutablement efficace si vous êtes imposé dans une tranche marginale significative et si votre horizon est bien la retraite.
Assurance-vie ou PER : que choisir selon votre objectif ?
1) Besoin de disponibilité et de projets à moyen terme
- Priorité à l’Assurance-vie.
- Pourquoi ? Accès aux fonds à tout moment et fiscalité avantageuse dans la durée.
- Cas typiques : financer des études, un projet immobilier, compléter vos revenus.
2) Objectif retraite et forte imposition
- Priorité au PER (surtout si vous déduisez vos versements).
- Pourquoi ? La déduction réduit votre impôt dès aujourd’hui, ce qui augmente votre capacité d’épargne nette.
- Cas typiques : cadres et TNS imposés, approchant la retraite, ou souhaitant optimiser l’effort d’épargne.
3) Vous hésitez ? Pensez complémentarité
- Assurance-vie + PER : le duo gagnant.
- Utilisez l’Assurance-vie pour la liquidité et la transmission, et le PER pour l’optimisation fiscale retraite.
Fonds en euros vs Unités de compte : quelle place dans chaque enveloppe ?
Que ce soit en Assurance-vie ou dans un PER, vous aurez souvent le choix entre :
- Fonds en euros : recherche de stabilité et protection du capital (hors frais et conditions).
- Unités de compte (UC) : potentiel de performance plus élevé mais non garanti (OPCVM, ETF, immobilier, etc.).
3 cas pratiques pour vous situer rapidement
Cas 1 — 32 ans, TMI modérée, achat de résidence principale dans 3 ans
- Assurance-vie prioritaire pour garder la main sur les retraits.
- Versements programmés mensuels sur un mix fonds en euros/UC.
- PER ? Oui, mais sans déduction si le projet à court terme prime et pour éviter le blocage.
Cas 2 — 45 ans, cadre TMI élevée, retraite dans 20 ans
- PER prioritaire avec déduction des versements (efficacité fiscale).
- Allocation dynamique sur UC avec pilotage par horizon.
- Assurance-vie complémentaire pour la trésorerie et la transmission.
Cas 3 — 60 ans, préparation de revenus complémentaires
- Assurance-vie pour mettre en place des rachats partiels programmés (après 8 ans pour optimiser).
- PER possible si vous souhaitez optimiser encore l’impôt avant la retraite, avec sortie en rente/capital au moment voulu.
Les erreurs fréquentes à éviter
- Choisir « au feeling » sans tenir compte de votre TMI, de vos projets et de votre horizon.
- Négliger la clause bénéficiaire en Assurance-vie (et ne pas la mettre à jour).
- Oublier les plafonds de déduction du PER ou détourner le PER pour des objectifs à court terme.
- Sur-exposer votre contrat en UC sans accepter la volatilité.
- Multipliez les contrats sans visibilité sur les frais, les supports et la qualité de gestion.
Peut-on transférer, arbitrer, piloter ? Oui, et c’est essentiel
- Arbitrages : au sein d’un contrat, vous pouvez réallouer entre fonds en euros et UC pour sécuriser des gains, rééquilibrer ou adapter le risque.
- Transferts : certains contrats permettent des transferts (notamment PER vers PER) pour améliorer les frais et les supports.
- Versements programmés : un excellent outil pour lisser vos points d’entrée et ancrer une discipline d’épargne.
- Pilotage par horizon (PER) : l’exposition actions diminue automatiquement à l’approche de la retraite.
Tableau récapitulatif
| Assurance-vie | PER (Plan d’Épargne Retraite) | |
| Objectif principal | Épargne disponible + transmission | Préparer la retraite |
| Disponibilité de l’argent | Retrait possible à tout moment | Argent bloqué jusqu’à la retraite (sauf exceptions) |
| Avantage fiscal | Après 8 ans (imposition réduite) | Déduction fiscale immédiate des versements |
| Souplesse | Très flexible (capital accessible, clause bénéficiaire libre) | Moins flexible (sortie surtout à la retraite) |
| Sortie | Capital libre, rachats partiels, transmission aux héritiers | Capital ou rente à la retraite |
| Pour qui ? | Tous ceux qui veulent épargner pour projets de vie ou transmettre | Ceux qui veulent réduire leurs impôts et préparer la retraite |
| Atout majeur | Liberté et polyvalence | Avantage fiscal puissant à l’entrée |
| Limite | Pas d’avantage fiscal immédiat | Argent bloqué, fiscalité à la sortie |
Conclusion : et maintenant, on fait quoi ?
Votre meilleur choix dépend de vous : niveau d’imposition, âge, horizon, projets, sensibilité au risque. Dans beaucoup de situations, combiner Assurance-vie et PER permet d’obtenir le meilleur des deux mondes : souplesse aujourd’hui, optimisation fiscale et revenus demain.
Besoin d’un avis clair et personnalisé ? Les conseillers du cabinet Les Hermines vous aident à bâtir la stratégie la plus efficace pour votre situation : allocation, fiscalité, clause bénéficiaire, versements programmés, arbitrages… Prenez rendez-vous et faisons le point ensemble.
FAQ – Assurance-vie & PER
Quelle est la différence entre Assurance-vie et PER ?
L’Assurance-vie est une enveloppe souple (retraits possibles à tout moment) pensée pour épargner, diversifier et transmettre. Le PER est orienté retraite : il bloque l’épargne jusqu’à la retraite mais permet de déduire vos versements (optionnel), très utile si vous êtes dans une tranche d’imposition élevée.
Assurance-vie ou PER : lequel est le plus intéressant fiscalement ?
Cela dépend de votre TMI et de votre horizon. Le PER est souvent imbattable à l’entrée grâce à la déduction quand vous êtes fortement imposé. L’Assurance-vie est très compétitive dans la durée (notamment après 8 ans) et utile pour compléter vos revenus sans blocage.
Assurance-vie et PER sont-ils cumulables ou complémentaires ?
Oui, ils sont totalement complémentaires. L’Assurance-vie sert pour l’épargne disponible, les projets de vie et la transmission. Le PER, lui, optimise la préparation de la retraite et la réduction d’impôt. En combinant les deux, vous bénéficiez d’une stratégie patrimoniale plus équilibrée.
Peut-on cumuler Assurance-vie et PER ?
Oui, et c’est souvent la meilleure stratégie. L’Assurance-vie couvre la liquidité et la transmission, le PER optimise la retraite grâce à la déduction. On ajuste ensuite l’allocation globale selon vos objectifs.
Quand ouvrir un PER ?
Dès que vous avez une visibilité retraite et/ou une imposition significative : la déduction de vos versements crée un effet de levier sur l’épargne. À l’approche de la retraite, il reste pertinent pour optimiser vos dernières années d’imposition.
Dans quels cas transférer une Assurance-vie vers un PER est-il intéressant ?
Le transfert peut être pertinent si vous êtes proche de la retraite, fortement imposé et que vous souhaitez maximiser vos déductions fiscales. Depuis la loi Pacte, il est possible de transférer une partie d’une Assurance-vie de plus de 8 ans vers un PER, avec un abattement fiscal doublé jusqu’à fin 2025. Cela permet de combiner les atouts fiscaux des deux enveloppes.
Puis-je retirer de l’argent d’un PER avant la retraite ?
Oui dans certains cas de déblocage anticipé (accidents de la vie) et pour l’achat de la résidence principale. Sinon, l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite. Si votre objectif est court terme, privilégiez l’Assurance-vie.





