Introduction — Le bon choix maintenant, pas “un jour”
Mi-année, beaucoup d’actifs disposent d’une prime ou d’un bonus et se demandent comment l’allouer intelligemment. Faut-il consolider l’assurance-vie, profiter du PER pour optimiser l’impôt avant la rentrée, ou dynamiser son patrimoine via des SCPI ?
Spoiler : il n’existe pas un “meilleur produit” hors contexte. Il existe en revanche une méthode pour arbitrer vite et bien, en fonction de votre horizon, de votre taux marginal d’imposition (TMI) et de vos projets concrets (résidence principale, indépendance financière, retraite). Ci-dessous : repères clairs, exemples chiffrés et répartitions types prêtes à l’emploi.
Les fondamentaux, sans jargon
Assurance-vie (enveloppe multi-supports)
- À quoi sert une assurance-vie ? Construire et organiser une épargne souple, avec une poche sécurisée (fonds euros) et une poche dynamique (unités de compte : ETF, fonds thématiques, immobilier via supports dédiés), tout en préparant la transmission grâce à un cadre civil et fiscal favorable.
- Fiscalité des retraits : après 8 ans, abattement annuel sur les gains de 4 600 € (célibataire) ou 9 200 € (couple), puis imposition au PFU/IR selon les règles en vigueur.
- Transmission : régime attractif sous conditions (âge au versement, clauses bénéficiaires) — d’où l’intérêt de relire la clause lors de tout changement de vie.
PER (Plan d’Épargne Retraite)
- À quoi sert un PER ? Épargner long terme en profitant d’un avantage fiscal à l’entrée (vos versements volontaires sont déductibles de votre revenu imposable dans la limite de votre plafond épargne retraite, avec report des plafonds non utilisés sur 3 ans).
- Sortie : à la retraite, capital et/ou rente ; déblocage anticipé possible dans des cas précis, notamment l’achat de la résidence principale (conditions et fiscalité spécifiques).
- À retenir : le PER est puissant pour les TMI élevés, mais peu liquide avant la retraite (hors cas de déblocage).
SCPI (pierre-papier)
- À quoi ça sert ? Accéder à de l’immobilier mutualisé (bureaux, santé, logistique, résidentiel…) sans gestion locative. On vise des revenus potentiels réguliers et une diversification.
- Repères marché : le taux de distribution moyen 2024 s’établissait autour de 4,72 % (toutes catégories confondues), dans un contexte où plusieurs maisons ont ajusté le prix des parts en 2023.
- À retenir : risque en capital, liquidité non garantie, horizon long terme. La performance vient à la fois des revenus distribués et de l’évolution du prix de part.
La méthode “mi-année” en 30 minutes
- Établissez l’horizon :
- < 2 ans : priorité sécurité/liquidité → fonds euros/monétaire via assurance-vie.
- 3–7 ans : panachage sécurité/dynamique selon votre tolérance au risque et votre TMI.
- > 8–10 ans : acceptez une dose de volatilité utile (UC actions) et/ou immobilier (SCPI).
- Mesurez votre TMI : plus il est élevé, plus l’avantage PER à l’entrée est intéressant.
- Faites l’inventaire fiscal : plafond PER disponible, reports des 3 dernières années, antériorité de vos contrats d’assurance-vie (cap des 8 ans déjà atteint ou proche ?).
- Recensez vos projets 12–36 mois : achat résidence principale, mobilité pro, naissance, création d’entreprise… Le déblocage PER pour la RP existe, mais reste encadré (documentez-le et planifiez les délais).
- Allouez : appliquez un mix par âge et projet (voir plus bas), puis mettez en place des versements programmés (mensuels ou trimestriels) pour lisser le risque.
Que choisir selon votre âge (25–50 ans) et vos projets
25–34 ans — Installer les fondations (flexibilité + potentiel)
Cas 1 — Achat Résidence Principale ≤ 24 mois
- Assurance-vie (fonds euros + monétaire) : 60–70 % pour sécuriser l’apport et rester liquide.
- PER : 0–20 % uniquement si vous êtes fortement imposé et prêt à accepter le cadre de blocage (déblocage RP possible mais à manier avec précaution).
- SCPI : 0–20 % (idéalement via assurance-vie pour la souplesse de l’enveloppe et la simplicité de suivi).
- Objectif : conserver une marge de manœuvre totale jusqu’au compromis.
Cas 2 — Pas de Résidence Principale à court terme
- PER : 20–35 % (optimisation IR si TMI ≥ 30 %, calibrée à votre plafond).
- Assurance-vie : 45–60 % (mélange UC diversifiées + poche de précaution en fonds euros).
- SCPI : 10–25 % selon tolérance au risque (thématiques santé/logistique/bureaux diversifiés).
À ne pas oublier :
- Construire 3–6 mois de dépenses en épargne de précaution (fonds euros/monétaire).
- Démarrer tôt des versements programmés (petites sommes, grande différence sur 10 ans).
- Si TMI élevé : tirer parti du PER mais sans se priver de liquidité à court terme.
35–44 ans — Accélérer et organiser la fiscalité
Cas 1 — TMI ≥ 30 % et retraite > 15 ans
- PER : 30–45 % (cœur d’optimisation fiscale, dans la limite du plafond et en veillant au besoin de liquidité).
- Assurance-vie : 35–45 % (arbitrages progressifs vers des UC de qualité ; si contrat > 8 ans, rachats partiels mieux encadrés sur le plan fiscal).
- SCPI : 15–25 % (pierre-papier pour préparer de futurs compléments de revenus).
Cas 2 — Projet de Résidence Principale dans 2–3 ans
- Réduisez la poche PER (blocage), renforcez le fonds euros pour la visibilité de l’apport.
Points clés :
- Exploiter l’antériorité de l’assurance-vie (cap des 8 ans) pour fluidifier les rachats.
- Lisser les entrées SCPI (programmations trimestrielles) pour réduire l’aléa de point d’entrée.
45–50 ans — Préparer les revenus et la transmission
- Assurance-vie > 8 ans : mettez en place des rachats partiels programmés en ciblant l’abattement sur les gains (4 600/9 200 € selon la situation) — une manière élégante de financer des projets récurrents.
- PER : 20–35 % si TMI élevé et horizon encore confortable ; veillez à la cohérence entre profil de risque et gestion pilotée/Libre.
- SCPI : 20–30 % pour bâtir un complément de revenus à terme ; exigez qualité de gestion, taux d’occupation solide, transparence des rapports.
- Transmission : l’assurance-vie reste un levier d’optimisation successorale (soignez la clause bénéficiaire).
Le comparatif express (mi-année 2025)
| Critère | Assurance-vie | PER | SCPI |
|---|---|---|---|
| Rôle principal | Épargne flexible (fonds euros/UC), projets, transmission | Optimisation fiscale à l’entrée, revenus à la retraite | Revenus immobiliers mutualisés long terme |
| Fiscalité | À la sortie (après 8 ans : abattement 4 600/9 200 € sur gains) ; PFU/IR selon règles en vigueur | Déduction à l’entrée (plafond épargne retraite), imposition à la sortie selon options | Revenus imposés (foncier/financier selon support) + prélèvements sociaux ; via AV : règles de l’enveloppe |
| Liquidité | Élevée (rachats possibles) | Faible (blocage jusqu’à la retraite, quelques cas de déblocage) | Intermédiaire à faible (marché secondaire/statuts) |
| Risque | De faible à élevé selon supports ; fonds euros = capital sécurisé | De faible à élevé (profil de gestion) | Immobilier : risque en capital, valeur de part et liquidité non garanties |
| Horizon | 2–10+ ans | 10–25 ans | 8–12+ ans |
| Tickets / versements | Très souple (programmations) | Souple (programmations) | Minima à la souscription, frais d’entrée possibles |
| Atout clé mi-année | Antériorité fiscale & réserve de liquidité | Défiscalisation immédiate si TMI élevé | Diversification immobilière sans gestion locative |
Trois cas pratiques (concrets & opérationnels)
1) Salarié 32 ans, TMI 30 %, achat RP dans 18 mois, épargne dispo 15 000 €
- 10 000 € assurance-vie (fonds euros/monétaire) pour sécuriser l’apport.
- 3 000 € assurance-vie UC (ex. ETF Monde) pour rester investi sans bloquer.
- 2 000 € PER (petite déduction utile, sans compromettre la flexibilité).
- Plan : versements mensuels 300 € (200 € AV, 100 € PER) jusqu’au compromis.
2) Cadre 41 ans, TMI 41 %, horizon retraite 20 ans, bonus 20 000 €
- 10 000–12 000 € PER (calibrés au plafond disponible + report 3 ans).
- 5 000–6 000 € assurance-vie UC (diversifiée) + 2 000–3 000 € fonds euros (opportunités/serenity buffer).
- SCPI : versements programmés trimestriels 1 500 € (via AV pour la souplesse).
- Objectif : impact fiscal immédiat + capitalisation long terme.
3) Indépendant 47 ans, TMI 30 %, AV > 8 ans, projet de transmission
- Assurance-vie : rachats partiels programmés ciblant l’abattement 9 200 € (couple) pour financer des projets récurrents.
- PER : 6 000–10 000 € si plafond disponible (arbitrage avec la trésorerie pro).
- SCPI : 20–25 % du surplus de trésorerie pour créer un flux de revenus à terme.
Erreurs courantes à éviter (mi-année)
- Ignorer votre plafond PER et sur-verser sans déduction (ou oublier le report des 3 dernières années).
- Confondre PER et livret : le PER est peu liquide avant la retraite (hors cas limités, dont achat Résidence Principale).
- Minimiser le risque et la liquidité des SCPI : la valeur de part peut baisser et les retraits prendre du temps.
- Négliger l’antériorité de vos contrats assurance-vie : le cap des 8 ans change la donne fiscale.
- Se laisser séduire par un “taux boosté” en AV sans lire les conditions (durée, UC obligatoires, plafonds).
Check-list “mi-année”
- Mon projet prioritaire à 12–36 mois est clarifié (RP, mobilité, enfants, retraite).
- Mon TMI et mon plafond PER (et report 3 ans) sont vérifiés sur mon avis d’impôt.
- Je dispose de 3–6 mois de dépenses en fonds euros/monétaire.
- J’ai listé mes contrats d’assurance-vie et leur antériorité (dont ceux > 8 ans).
- Ma poche immobilière est diversifiée (direct/SCPI) et alignée avec mon horizon.
- J’ouvre/alimente mon PER uniquement si la déduction est pertinente cette année.
Conseils de mise en œuvre (mi-année)
- Sécurisez d’abord un matelas de 3–6 mois en fonds euros via votre assurance-vie (liquidité + antériorité).
- Calibrez votre PER en fonction du plafond et de votre TMI ; si vous anticipez un pic de revenus cette année, avancez vos versements avant l’automne.
- Échelonnez vos SCPI : privilégiez des versements programmés (mensuels/trimestriels) pour lisser le point d’entrée ; diversifiez par société de gestion et par thématique (bureaux diversifiés, logistique, santé, résidentiel).
- Suivez 1 indicateur/produit :
- AV : taux servi fonds euros (net de frais), part d’UC.
- PER : allocation de la gestion pilotée vs profil réel.
- SCPI : taux de distribution, taux d’occupation, report à nouveau, évolution du prix de part.
Conclusion
À mi-année, ne choisissez pas un produit : choisissez une stratégie.
- Assurance-vie pour la souplesse et l’antériorité fiscale,
- PER pour maximiser la déduction si vous êtes imposé,
- SCPI pour diversifier et viser un revenu à long terme.
Les Hermines vous accompagne pour calibrer le mix gagnant selon votre âge, votre TMI et vos objectifs.
Réservez votre diagnostic patrimonial avec un conseiller Les Hermines.

Quel est le meilleur placement à mi-année : SCPI, assurance-vie ou PER ?
Aucun produit n’est “meilleur” tous contextes confondus. Assurance-vie pour la souplesse et l’abattement après 8 ans, PER pour réduire l’impôt si TMI élevé et plafond disponible, SCPI pour viser des revenus immobiliers à long terme. Le plus efficace est souvent un mix.
Puis-je débloquer mon PER pour acheter ma résidence principale ?
Oui, c’est un cas légal de déblocage anticipé. Les conditions et la fiscalité dépendent de votre situation : anticipez les pièces justificatives et les délais.
Quel rendement viser en SCPI en 2025 ?
En 2024, le taux de distribution moyen se situait autour de 4,72 %. Ce n’est pas une garantie pour l’avenir. Diversifiez par thématiques et sociétés de gestion, suivez taux d’occupation et prix de part.
Assurance-vie : que change le cap des 8 ans ?
Vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les gains rachetés (4 600 €/9 200 €) et de modalités d’imposition plus favorables sur la part excédentaire.
PER ou assurance-vie pour défiscaliser ?
Le PER offre une déduction immédiate des versements (dans la limite du plafond). L’assurance-vie n’accorde pas de déduction à l’entrée, mais se distingue à la sortie et pour la transmission.
Les SCPI sont-elles liquides ?
Pas comme un livret : la liquidité n’est pas garantie et peut se tendre selon le marché ou les statuts. L’horizon conseillé reste long terme.




